jeudi 8 mars 2012

Une réaction d'un membre de la Commission de pastorale sacramentelle



Un membre de la Commission de pastorale sacramentelle écrit :

"Avant de proposer, quelques réactions à l’audit effectué par Monsieur Jean-Michel Dieuaide, je voudrais tout d’abord saluer le remarquable travail qui a été effectué offrant, il me semble, un aperçu d’ensemble réaliste de la situation de la musique liturgique dans notre diocèse et permettant la critique constructive. Les propositions faites fournissent une base concrète pour la réflexion commune et la relance d’une collaboration fructueuse entre les divers acteurs musicaux du diocèse.

Dans la limite de mes compétences et de ma connaissance du « terrain », j’ai retenu trois aspects de l’audit sur lesquels il me tient à cœur d’apporter quelques éléments de réflexion personnelle :
  • Équipes liturgiques
Le fonctionnement (ou le dysfonctionnement) actuel des équipes liturgiques est l’héritage d’un dispositif qui fonctionnait lorsque chaque clocher fonctionnait de manière autonome. Il est évident qu’il faut aujourd’hui repenser à nouveau frais la préparation de la liturgie dominicale en fonction du nouveau contexte des paroisses de manière à ce qu’il y ait plus d’unité et une meilleure coordination. Toutefois il faudra veiller à penser les choses dans le long terme en regardant non seulement l’état des lieux aujourd’hui, mais encore ce vers quoi s’oriente le diocèse à savoir les pôles eucharistiques dont la mise en œuvre reste encore cependant largement inconnue.

Plusieurs remarques à ce sujet :
Mobilité des acteurs et leur mobilisation
Tout cela implique certainement la mobilité plus grande des acteurs liturgiques. Mais comment faire pour que ne s’en suive pas une démobilisation des communautés locales qui ne verraient plus que rarement la messe célébrée dans leur clocher et en seraient réduit à être uniquement « consommateurs » ?

Une spécialisation des acteurs liturgiques par métier ?
Une spécialisation des acteurs liturgiques par « métier » me semble une bonne chose pour permettre une réflexion et une formation plus ciblée des acteurs ainsi qu’un meilleur partage du champ des compétences. Sans multiplier les catégories, on pourrait retenir les « métiers » suivants dont la tradition est éprouvée et correspondent à des « ministères » reconnus :
1) Lecteurs
2) Chantres et musiciens (à qui il reviendrait de proposer la programmation des chants)
3) Service de l’autel et de l’assemblée + régie
4) Fleuristes.

Mais il ne faudrait pas que cette « spécialisation » nuise à l’harmonie de l’ensemble de l’action liturgique qui forme un tout. Une telle organisation demande à ce que puissent fonctionner des réunions régulières (mensuelles, par exemple) de préparation des liturgies dominicales ou exceptionnelles, avec une réflexion cohérente sur l’ensemble d’un temps liturgique, présidées par le curé de la paroisse, où se retrouvent tous les acteurs et où chacun puissent s’écouter mutuellement selon leurs compétences. Il me semble que de telles réunions devraient toujours commencer par un temps d’écoute de la Parole liée au temps liturgique ou aux célébrations à préparer, ou un temps d’échange à partir de tel ou tel aspect de la liturgie ou du temps liturgique (n° de la PGMR, éléments marquants des formulaires liturgiques…) devrait être la base de départ de ces réunions de travail. Chacun étant ensuite renvoyé à sa propre compétence pour l’exécution du programme élaboré ensemble.
On attend qu’une ou plusieurs paroisses se lancent dans l’expérimentation…
  
  •    Formation des acteurs liturgiques
Il y a effectivement urgence dans la formation de tous les acteurs liturgiques qui, pour beaucoup, n’ont pas les moyens suffisants pour discerner les choix à faire en matière de liturgie ni pour accueillir et tirer parti de la richesse de la liturgie telle qu’elle est donnée par l’Eglise (d’où cette recherche perpétuelle du « nouveau » et de l’inédit).
Les chantres ne sont pas seuls concernés. Ce qui est proposé à leur sujet en p.6 de l’audit pourrait, dans le principe, convenir à chacun des différents « métiers » (lecteurs, responsables du service de l’autel et de l’assemblée, fleuristes liturgiques).
Il me semble qu’il revient au service de Pastorale Liturgique et Sacramentelle de mettre au point un plan de formation en ce domaine en veillant aussi à la qualité de la formation liturgique en elle-même (Compréhension des différentes parties de l’action liturgique et de leur articulation, notions suffisantes en ce qui concerne l’année liturgique, le sens et la célébration de ses différents cycles, etc.) qui pourrait être commune à tous. Il me semble aussi que les personnes qui ont fait le CYFFAL sont toutes indiquées pour assurer cette « formation de formateurs » dans les différents lieux du diocèse. Pour ce faire, il faudra veiller à une relève suffisante de personnes formées au CYFFAL.

Le cadre de cette formation, par doyenné ou par pays est à envisager, selon l’impact et les forces disponibles pour assurer ces formations. Il est certain qu’il faudra un véritable effort pour remobiliser les personnes pour venir se former au niveau du doyenné, terrain largement abandonné depuis quelques années.
La mise en œuvre de cette formation doit évidemment se faire en bonne coordination avec le Service diocésain de Pastorale Liturgique et Sacramentelle.

Tout cela demande aussi une réflexion sur la manière de former les assemblées paroissiales elles-mêmes. Ceci est d’autant plus difficile dans les zones rurales où ces assemblées sont très mouvantes et où toutes les paroisses ne disposent pas d’une chorale capable d’entraîner le reste de l’assemblée et de faire évoluer le répertoire.
  •  Commission diocésaine du répertoire musical liturgique
L’idée, telle qu’elle est proposée, est excellente et suffisamment ouverte pour ne pas donner l’impression de l’imposition contraignante d’un répertoire prédéfini. Si les choix faits par la commission liturgique sont clairement motivés et signifiés pour chaque chant, cela peut être aussi pour tous les acteurs musicaux un outil de formation quant aux critères de discernement à adopter pour le choix d’un répertoire paroissial.
Il faudra seulement assurer la bonne relation de cette commission avec toutes les instances capables de faire pénétrer de façon effective ce répertoire sur le « terrain » (Ateliers liturgiques, Cathédrale, Ateliers de chantres dans les doyennés, rencontres annuelles de chant choral par pays…) sans quoi le travail serait inutile."


Monsieur Dieuaide répondra prochainement sur ce blog. Vous pouvez aussi réagir en nous écrivant.

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