Les propositions


QUELQUES ÉLÉMENTS POUR UN RENOUVEAU


Une commission diocésaine élargie :
  • représentative des secteurs géographiques et des domaines de compétences…
  • respectueuse et valorisant les « métiers » (indépendamment du statut des personnes)
  • dotée de moyens humains et financiers, réfléchis et suffisants



Un couple nécessaire : formation et proximité

L’enquête diligentée en mars 2010 par la commission de musique liturgique manifeste une forte attente sur la formation. L’ensemble de mes consultations confirme largement cette attente qui se fait pressante.

Proximité et formation :

  • Décentralisation des actions dans tous les domaines (vocal, instrumental, liturgie fondamentale et appliquée)
  • La formation comme fil rouge et toile de fond des actions diocésaines
  • Corollaire :
o    Mobilité et professionnalisation de l’encadrement
o    Mise en place d’une formation de formateur selon des modalités gérables

Ces deux dimensions de « Formation et de Proximité » forment le fil conducteur des principaux « chantiers à ouvrir »…


Chantez, jouez pour Lui !


DES CHANTIERS A OUVRIR…
  • LE CHANT LITURGIQUE

Des ateliers « chantres » dans chaque doyenné

Un prototype : Pacé…

Objectif : des liturgies où la musique et ses ministres chanteurs ont leur place, toute leur place mais que leur place … une juste place ! tant dans un espace liturgique mieux compris que dans le déroulement des actions sonores et des gestes. Vers une sensibilisation à la cohérence symbolique et sensible (sensorielle) de l’action liturgique …

Une « valise pédagogique » spécifique :

Création d’un groupe de travail sur la constitution de cette valise (contenu liturgique et musical des ateliers, éléments méthodologiques, principes d’évaluation (définition d’objectifs…)
  • Connaissance des lieux de la liturgie, sens du chant selon sa place rituelle, éléments essentiels de la connaissance du cycle liturgique …
  • « Chanter proprement » par la pratique d’un répertoire diocésain harmonisé au temps liturgique et commun (posture corporelle du chantre dans son site propre). Travail rythmique (pulsation corporelle) et vocal (« trouver sa voix »)…
  • Développement des « bonnes » pratiques (présence/effacement dans l’action liturgique, gestuelle adaptée à l’instant et à l’objet, …)
  • Etc..
Profil des responsables de ces ateliers : tout musicien formé (organistes, chefs de chœurs, chanteurs, etc …) se trouvant sur place ou délégué par la commission diocésaine (échange entre doyenné ou pays)

Personnes ciblées : les chantres/animateurs des paroisses

Périodicité : une fois par mois (environ 10 séances dans l’année)

Engagement pour les responsables de ces ateliers : participation au chœur « de Pays » (c’est une part de leur propre formation par la pratique collective : voir le chapitre « Quel Chœur diocésain ? » et participation à un « séminaire pédagogique » diocésain, une fois par an (approfondissement des éléments de la « valise pédagogique » … une formation de formateur).

Articulation diocésaine :
Participation au « Chœur de Pays », sollicitation pour le stage d’été …
Chaque atelier est visité au moins une fois par an par le délégué diocésain, responsable de la musique liturgique.

La mise en place d’un tel « maillage » prendra sans doute plusieurs années. L’urgence est sans doute le repérage et la formation des responsables de ces ateliers.

Un groupe de travail devrait être rapidement formé pour l’élaboration de la valise pédagogique (programme pédagogique) qui accompagnera ces responsables.


Quel chœur diocésain ?

Le bilan de la formule actuelle du chœur diocésain est mitigé :
•    Hésitation de départ sur les objectifs du groupe et le type de personnes ciblées (les textes préalables d’intention manifestent un flou évident sur le projet lui-même…)
•    Instabilité de l’effectif (peu de suivi de la fréquentation)
•    Instabilité de la direction musicale…
•    Programmation pour une part improvisée (pas de responsable clair) et par ailleurs peu innovante ni inventive…
•    Adéquation mal évaluée entre les ambitions du programme musical et le niveau réel des gens en présence

Ce groupe a tenu l’année, grâce à la disponibilité bienveillante du chef-adjoint  et la présence très qualitative du responsable de la Commission de musique liturgique.

En outre, ce dispositif présente le défaut majeur (exprimé au cours des entretiens particuliers) d’être totalement centralisé à Rennes et de n’être qu’un outil utilitaire pour les célébrations diocésaines.

Il faut sans doute changer le fusil d’épaule !

Propositions :

Faire d’une expérience chorale riche et soutenue un véritable outil de formation (développement vocal personnel, culture de l’oreille, approfondissement du goût musical, expérience esthétique et spirituelle du beau en relation avec la liturgie…)

Personnes ciblées : prioritairement les responsables locaux d’Ateliers de doyenné et avec eux, l’ensemble des participants à ces ateliers (animateurs, chantres, psalmistes…). Et toute personne intéressée à l’art choral à vocation liturgique, sans exclusive de niveau musical et vocal ou d’engagement liturgique.


Principes de fonctionnement :

•    Fonctionnement décentralisé en 4 pôles : Pays de Saint-Malo (Nord), Pays de Fougères et Vitré (Est), Pays de Rennes et Brocéliande (Centre/ouest), Pays de Redon et Vallons de Vilaine (Sud)
•    Professionnalisation de l’encadrement (chef de chœur local ou itinérant, au métier confirmé, accompagnateur confirmé, local adapté…)
•    Périodicité à convenir, deux après-midi par trimestre serait peut-être une bonne mesure… Le calendrier local est connu en juin pour l’année suivante et rappelé fin août. L’accès se fait sur simple inscription annuelle lors de la première rencontre, avec fourniture d’adresse courriel ou postale pour la transmission des informations et éventuelles relances.
•    Participation à la Biennale de chant choral (une journée complète tous les deux ans ; voir le § « Des évènements festifs ») centralisée dans un grand lieu du diocèse.
•    Participation éventuelle aux évènements à dimension diocésaine selon la localisation de ces évènements et leur ampleur.
•    Le travail annuel (hors biennale) est manifesté localement au cours d’une rencontre autour d’une célébration liturgique à forte dimension musicale (liturgie des heures, fête patronale, veillée de prière…), présidé par le vicaire épiscopal en charge de la Pastorale Liturgique (aujourd’hui l’évêque auxiliaire) ou son représentant. Le calendrier de ces rencontres est concerté en commission diocésaine.
•    Le matériau musical utilisé est systématiquement labellisé par le diocèse (issu du travail de la commission répertoire) et concerté annuellement en commission diocésaine sans recherche systématique d’unification d’un chœur à l’autre.



La question instrumentale:


L’orgue…

La prédominance de l’orgue comme instrument de la liturgie est très prégnante dans le diocèse de Rennes. Pour une part importante, c’est le résultat de l’action longue et persévérante du Père Legrand depuis l’après-guerre. Par ailleurs, le patrimoine historique ancien du département d’Ile et Vilaine est notoirement moins important que celui des autres départements de Bretagne.

Le diocèse est ainsi relativement bien équipé en instruments dans la plupart des paroisses.

Pionnier dès 1959 dans l’organisation de stages de formation pour les organistes liturgiques, le diocèse de Rennes bénéficie encore de cette formation massive (jusqu’à 600 jeunes organistes par an) d’organistes de tous niveaux qui constituent encore le tissu musical des paroisses. Ce tissu commence à donner des signes d’usure importants.

Avec environ 30 participants en 2011, le stage annuel survit difficilement depuis plusieurs années, n’ayant pas su créer les formes nouvelles de pédagogie adaptées aux conditions de vie modernes d’une jeunesse plus mobile et dispersée qu’autrefois dans ses centres d’intérêt. Les écoles de musique n’ont pas pris le relais au niveau souhaitable (ce n’est d’ailleurs pas directement leur vocation).

A l’évidence, il manque des actions pédagogiques, relayant tout au long de l’année le travail de stage, ponctuel par nature et tout à fait insuffisant pour un apprentissage un peu sérieux.



Proposition :

Il serait nécessaire de définir une structure–support (rôle joué par l’Académie de Musique et d’arts sacrés de Sainte-Anne d’Auray dans le diocèse de Vannes). Ce pourrait être l’équipe d’organistes de la Cathédrale, éventuellement élargie à quelques relais locaux (Fougères, Montauban de Bretagne, Saint-Malo…). Il importe en effet que l’équipe pédagogique chargée de ces cours se retrouve régulièrement pour évaluer son action. Il s’agit bien d’une équipe avec ce que cela suppose de stabilité, d’échanges permanents et de mutualisation des énergies.

Le centre logistique (concertation pédagogique des intervenants, stage d’été, ateliers ponctuels, plate-forme documentaire (Internet…) pourrait être naturellement l’Institution Saint-Vincent-Providence à Rennes, lieu déjà largement équipé pour cela (NB : le stage 2011 a déjà eut lieu à saint-Vincent, mais sans lien avec le dispositif musical de l’institution). Du reste, un travail de pédagogie instrumentale a été initié depuis quelques mois au sein des cursus de l’Ecole de Chant Choral de cette institution.

Le dispositif pédagogique permanent pourrait être complété utilement par des ateliers courts en 5 séances annuelles à destination des adultes ayant déjà une formation plus ancienne et qui souhaite approfondir tel ou tel aspect du « métier » liturgique. Ces ateliers seraient centralisés du fait de la dispersion prévisible des participants.

Le statut des organistes

La question du statut des organistes mérite sans doute une attention particulière mais elle ne peut se greffer valablement que sur un projet diocésain de formation vivace, porteur et dynamique dont il serait le prolongement naturel. En dehors de cela, cette question risque d’apparaitre comme un règlement technocratique, en dehors des réalités vécues.

J’ajoute que les textes adoptés dans ce domaine par d’autres diocèses (Cambrai par exemple…) suscite une fronde généralisée dans le milieu organistique national, aggravant, s’il est possible, la fracture entre l’Eglise et nombre de ses musiciens.


La commission diocésaine des orgues

Avec 175 orgues implantés dans les églises, le diocèse de Rennes est l’affectataire de la quasi-totalité du patrimoine organistique du département, richesse culturelle incomparable (à lui seul, plus de la moitié du patrimoine total breton). Or, globalement, le diocèse a perdu la main dans ce secteur. La commission diocésaine n’a en réalité de diocésain que le nom : le refus de l’APO 35 d’étudier le nouveau statut des organistes est symptomatique de cela. Cette commission s’est constituée en association pour être le « conseil technique » du conseil général d’Ille et vilaine. Les responsables de cette association regrettent le peu d’intérêt du diocèse pour le patrimoine dont il est l’affectataire. Plus encore, selon un de mes interlocuteurs, l’APO 35 « fait suite à la commission diocésaine des orgues (…) qui n’existe plus que sur le papier mais ne fonctionne plus en temps que telle ».

De son coté, le Conseil général manifeste un intérêt pour la seule préservation du patrimoine, peu pour sa promotion. L’APO 35 reçoit une petite subvention de fonctionnement du Conseil général (environ 3000 euros). Elle publie un bulletin dans lequel sont abordés parfois des sujets touchant à la liturgie, non sans éviter un coté polémique…

En arrière-fond des entretiens que j’ai pu avoir avec plusieurs membres de cette « commission », j’ai entendu un sentiment de marginalisation (« pas d’orientation de la part du diocèse ») ; j’ai entendu les échos d’un climat relationnel assez lourd entre les organistes et le clergé…

Il ne suffira sans doute pas de nommer (comme par le passé) un représentant du clergé au sein de cette commission. Il faudra sans doute l’arrimer à une démarche globale dans la vie musicale du diocèse (voir, entre autres, « Des évènements festifs »). En effet, si le département prend intérêt à ce que les instruments soient restaurés et entretenu, il revient sans doute au diocèse de les faire vivre par la formation des organistes et l’organisation de manifestation musicale en lien étroit avec la pastorale musicale.

Remarque : Indépendamment, des associations locales d’amis de l’orgue, l’orgue et les organistes ont suscité trois associations différentes pour traiter les questions générales liées à cet instrument et à son animation : APO 35 (conseil technique), Orgue et liturgie 35 (formation liturgique des organistes), AOR (organistes rennais, support juridique des estivales). Ces associations ne travaillent pas entre elles.


Et les autres instruments…

La proposition diocésaine de formation pour les instrumentistes ne devrait pas faire l’impasse sur l’accompagnement des jeunes instrumentistes, issus la plupart du temps des écoles de musique et à destination desquels il n’existe aucune proposition à l’heure actuelle. Or, des groupes existent, plus ou moins formels, à la géométrie souvent très fluctuante.

Les ouvrages d’arrangements instrumentaux du Père Joseph Vu Thai Hoa, pourtant excellents, ont une diffusion trop discrète. Or, c’est une base incontournable, immédiatement utilisable ! D’autres musiciens pourraient poursuivre avec lui ce travail remarquable, sur des objets musicaux plus récents et à l’occasion des rassemblements festifs diocésains.

Un repérage exhaustif des lieux actifs dans ce domaine n’a évidemment pas été possible dans le cadre de l’audit. Cette étape, sans doute longue et difficile, devra être entreprise méthodiquement avant de lancer quelque action que ce soit. L’accompagnement des célébrations liturgiques avec participation des instruments est un phénomène encore discret, volatile mais réel et non négligeable en termes pastoraux.

LES ÉQUIPES LITURGIQUES : UNE EXPÉRIENCE  A TENTER

Le fonctionnement en équipes liturgiques est actuellement un modèle dominant, mais non exclusif, dans les paroisses (notamment les paroisses rurales). Ce fonctionnement ne fait cependant pas l’unanimité ; il est contesté dans quelques endroits car il apparait aux yeux de certains responsables comme « sclérosant » pour la musique liturgique. Certaines paroisses sont tentées par un autre mode de fonctionnement par « métier liturgique » : lecteurs (partage biblique), musiciens/ psalmistes (stratégie et pédagogie d’assemblée dans la programmation des chants), service de l’autel/régie liturgique, art floral…
Il serait intéressant que des lieux mettent en route l’expérience d’une nouvelle organisation, en s’engageant à une réflexion et une évaluation qui soit « partageables ». Un curé (en charge d’une demi-douzaine de clochers) s’est dit tout à fait prêt à tenter l’aventure…



LA QUESTION DU RÉPERTOIRE

Quelques remarques préalables :

La question du répertoire ne m’a pas paru être une préoccupation  première de la commission diocésaine de musique liturgique, alors qu’elle m’a parue nettement présente à l’esprit du responsable de Pastorale Liturgique et Sacramentelle, au moins dans le sens d’un besoin d’une compilation générale des sensibilités musicales du diocèse. J’ai eu le sentiment qu’il s’agissait là d’un sujet qui est concrètement source de tension dans beaucoup d’endroits et qui n’a fait l’objet d’aucune étude statistique (autre que nationale), ni d’aucune initiative concrète et significative récente.

Quelques constats :

La question du répertoire est intervenue continument, comme toile de fond, dans la plupart des entretiens que j’ai eus avec les personnes impliquées directement sur le terrain liturgique en paroisse (animateurs, organistes…)

C’est un sujet « refuge » de récriminations ou de querelles entre acteurs liturgiques (ceux qui sont dans les équipes liturgiques et ceux qui n’en sont pas), de plaintes sur la qualité du répertoire ou sur les processus de programmation, de craintes sur une éventuelle limitation de ce qui apparait pour certains comme un espace de totale liberté et d’influence sur la liturgie…

C’est aussi le lieu de toutes les aspirations pour « les solutions à nos problèmes »… C’est aussi un alibi à toutes les impuissances (« on ne peut rien faire tant qu’on en est là sur le répertoire… » et un enjeu de territoire (et de pouvoir) : « moi, je sais ce qu’il faut pour mon assemblée… »

Point focal de cristallisation des sensibilités, le répertoire liturgique est, d’une manière générale, livré à la subjectivité des responsables locaux.

D’autres constats peuvent être faits :

Absence quasi-totale de conscience du caractère cyclique de la liturgie et partant, absence de toute stratégie de construction, d’entretien et d’évaluation du répertoire. A l’inverse, j’ai pu observer une vraie stratégie du « toujours nouveau » : on garde parfois en mémoire ce qui a été chanté dans la même circonstance du cycle liturgie pour ne surtout pas refaire la même chose…

En beaucoup d’endroits, absence de pédagogie d’assemblée dans l’apprentissage et l’assimilation d’un répertoire vivant (qui soit autre chose qu’une compilation des connaissances de chaque animateur ou la course à la dernière nouveauté…)

Les « outils » utilisés pour guider la programmation sont quasi-systématiquement « Prions en Eglise », Signes-Musiques et les Fiches dominicales de Saint-Brieuc.

Sur cette question du répertoire, le diocèse (commission diocésaine) m’a paru totalement absent au niveau des profondeurs du territoire. Le répertoire diocésain proposé dans le cadre des deux ateliers annuels ne semble pas efficacement relayé à la base. La notion de « chant-phare » pour un temps liturgique donné, fortement promue par les ateliers diocésains à une certaine époque semble nettement en perte de vitesse (je n’en ai entendu parler spontanément dans aucun entretien) et reste assez floue lorsque je prends l’initiative d’en parler…

En l’état de son fonctionnement, le chœur diocésain ne peut pas être l’unique vecteur pour une promotion ou la diffusion volontariste d’un répertoire et cela, d’autant moins qu’il est voué à participer aux célébrations diocésaines de grande ampleur qui mettent en œuvre un répertoire très circonstancié et pas toujours adaptable aux assemblées modestes.

Vers une proposition…

Il me semble que toute initiative dans le domaine du répertoire doit viser à « refroidir » le sujet, par :

•    Une objectivation la plus grande possible des approches et des choix à quelque niveau que ce soit, dans les domaines théologiques et littéraires des textes et la facture des musiques dans leurs styles propres.
•    Une rationalisation des processus : apprendre à  revenir aux sources de la liturgie (lectionnaire et livres liturgiques), au questionnement du sens (de l’intelligence) des rites et des symboles liturgiques. Réhabiliter un minimum de culture liturgique.

C’est à ce prix d’approches « froides » qu’il me semble possible de sortir la musique liturgique de l’emprise de phénomènes qui lui empêchent de jouer son rôle mémoriel ou qui la paralysent : phénomène de mode (« vu à la télé ! »), enjeux commerciaux (revues diverses, tournées de chanteurs en vogue…), démarches sentimentales ou identitaires incontrôlées, prise en otage de « fabrications ou bricolages » liturgiques, mainmise de la subjectivité de « boute-en-train » liturgiques (expression du Cardinal Lustiger), etc…

Je suggère d’éviter d’entrer dans un processus lourd de définition et de promotion d’un répertoire diocésain, comme l’ont fait d’autres diocèses (Quimper, Rodez…) avec des résultats mitigés et probablement peu efficaces… Et donc, de ne pas traiter cette question comme telle et « en soi » sous la forme d’une sélection close et prescriptrice.

Trois pistes d’action :

1/ Faire une promotion active d’un outil national qui existe déjà sous l’égide des épiscopats francophones : l’ouvrage officiel « Chants Notés de l’Assemblée » (CNA), et surtout de son guide d’utilisation : « Chanter en assemblée – Guide pastoral du CNA »

2/ Création d’une commission diocésaine en charge de l’étude de l’ensemble des objets musicaux liturgiques qui lui serait soumis ou dont elle se saisirait. Cette étude « froide » porterait sur le triple plan théologique, littéraire et musical, selon un cahier des charges établi sous l’autorité épiscopale dont c’est la responsabilité.

Pour chaque chant, la méthode pourrait consister à se poser, entre autres, les questions suivantes :

- Le texte du chant exprime t’il sans erreur ni approximation la foi de l’Eglise et est-il conforme à son enseignement ?
- Le contenu du texte et sa structure littéraire manifestent-ils clairement une adéquation rituelle évidente et non ambigüe ?
- Le niveau de qualification littéraire semble-il « suffisamment » en rapport avec le poids du sens théologique ?
- Le texte est-il prosodiquement correct tant dans son rapport à la musique proposée que dans l’homorythmie nécessaire de ses éléments internes (versets, strophes) ?
- La musique répond-elle aux canons objectifs du style musical considéré (sans exclusive de ce style)?
- Etc…

Indépendante de toute pression « communautariste », commerciale ou locale, cette commission aurait essentiellement pour travail d’établir une base de données, motivée et disponible pour l’ensemble des actions de formation du diocèse (Ateliers de doyenné, Chœur de Pays, formation des formateurs, stages et sessions à destination des cadres, etc…). Elle n’a pas de responsabilité de programmation liturgique particulière. Elle travaille à son rythme et sans autre contrainte qu’un souci constant d’objectivation dans la motivation de ses choix et l’expression de ses avis.

3/Mise en place d’un service de documentation  informatisé, le plus largement ouvert et actif (voir « Les outils »)

Proposition :
Une journée thématique, ouverte à tous, sur le sujet : « Quel répertoire pour nos assemblées dominicales ». Cette journée pourrait marquer la mise en place de la Commission diocésaine du répertoire.


UN CHANTIER SPÉCIFIQUE : La musique à la cathédrale de Rennes

Vers un nouveau dispositif…

Le départ du dernier maître de chapelle en octobre 2011 ouvre la possibilité d’une réflexion au sujet de l’organisation de la musique dans la paroisse-cathédrale sur de nouvelles bases et permet d’envisager une nouvelle articulation de ce dispositif sur le reste de l’organisation diocésaine.


Cadre général de réflexion et de proposition :

Les réflexions qui suivent prennent en compte au plus près les ressources humaines et artistiques existantes. L’exercice a consisté en une remise à plat, sans a priori (par exemple le souci de maintenir coûte que coûte le dispositif actuel) des éléments nécessaires au bon fonctionnement de la musique liturgique dans un lieu qui se doit d’être exemplaire (car pour une part normatif) et qui peut prétendre, par nature, à un certain rayonnement artistique en rapport avec sa forte dimension patrimoniale.

Autant que de « trouver un successeur » au maître de chapelle, il s’agit en l’occurrence de poser d’abord la question de la pertinence de faire perdurer un schéma maîtrisien traditionnel dont on voit, au-delà même de la déficience éventuelle des personnes, qu’il se révèle, à Rennes comme ailleurs, assez inadapté aux conditions de vie des enfants et jeunes d’aujourd’hui.

A titre d’exemples, les dispositifs de Sainte-Anne d’Auray, Notre-Dame de Paris (du moins à sa fondation), et plus récemment à Nantes, sont établis sur d’autres bases, notamment en mettant au centre de la démarche institutionnelle, l’éducation humaine, spirituelle et artistique des jeunes (et non les enfants au service d’une institution, voire, pire, d’un chef …) : c’est ainsi que le rayonnement réel de ces structures est inversement proportionnel à leur présence à l’extérieur des murs …

Le nouveau dispositif devra :
•    Porter une dimension d’exemplarité dans les processus d’organisation de la musique liturgique
•    Constituer un lieu de référence sur le soin apporté dans l’ « étroite connexion entre la musique et l’action liturgique » réclamée par le Concile Vatican II (Sacrosanctum Concilium § 112)
•    Mettre l’assemblée célébrante et son chant au cœur de ses objectifs, en toute circonstance,
•    Représenter pour les jeunes qui seront amenés à y participer le lieu de la joie dans la Louange et être un creuset pour leur épanouissement humain et artistique.


Des atouts très forts :

Le contexte de la Cathédrale est d’ores et déjà porteur d’une forte potentialité d’expression musicale et d’investissement artistique :

1/ Trois de lieux de culte : un irremplaçable atout pour une diversification des actions musicales dans la liturgie. Il conviendra d’engager rapidement une réflexion sur la manière de adapter les formes musicales en fonction :

•    des espaces liturgiques eux-mêmes,
•    des nécessités pastorales (nature des assemblées habituelles ou souhaitées) ou des contraintes canoniques (célébrations pontificales, présence de l’office capitulaire),
•    des traditions inscrites dans la mémoire collective (pèlerinages, fêtes locales…),
•    du potentiel musical du nouveau dispositif.

C’est en outre l’occasion d’un rayonnement culturel patrimonial qui peut intéresser les pouvoirs publics, propriétaires des lieux (Etat et Ville de Rennes).

2/Des musiciens compétents et particulièrement ouverts à la dimension liturgique de leur métier


3/Des institutions porteuses et des lieux adaptés à proximité …


4/Des partenariats encore neufs ou potentiellement prometteurs.

Proposition

Le Conseil de chapelle

C’est le centre névralgique de la musique de la cathédrale.

Il s’agit d’une commission musicale « conseil de chapelle » sous la présidence du responsable de la liturgie de la cathédrale (délégué du curé). (Il semble en effet important que le curé de la cathédrale reste en position de recours et d’arbitre en cas de difficulté dans le groupe).

Ce conseil est animé et conduit par le délégué général à la musique.

Le délégué général à la musique dépend hiérarchiquement directement du curé de la cathédrale qui le nomme. Il a délégation pour l’ensemble des affaires musicales de la paroisse cathédrale (Saint-Pierre, Saint-Sauveur et Saint-Etienne) tant sur l’angle de la musique liturgique (vocal et instrumentale) que du rayonnement patrimonial des trois lieux. Il anime, coordonne le conseil de chapelle sous l’autorité (présidence) du curé ou de son représentant. Il veille au bon fonctionnement de toutes les instances qui participent au service musical des trois clochers de la cathédrale : équipe d’organistes, cellule répertoire, service des chefs de chœurs (adultes, enfants…), partenariats avec les institutions scolaires

Composition du Conseil de Chapelle :

Outre le représentant du clergé (président), le conseil de chapelle comprend :
•    Le délégué général à la musique (modérateur),
•    Deux représentants des organistes, selon une représentativité équilibrée (éventuellement tournante) entre les divers lieux de culte
•    Les chefs de chœur,
•    Un chantre (représentation des « animateurs »).

C’est le lieu où s’élabore la pastorale musicale de la cathédrale en liaison avec la pastorale d’ensemble de la cathédrale et singulièrement de la pastorale liturgique et sacramentelle. C’est aussi le lieu ressource de tout ce qui a trait aux célébrations épiscopales in situ.

C’est aussi le lieu où est étudié et élaboré la politique culturelle de la cathédrale dans sa dimension musicale, en partenariat avec les instances compétentes (associations, pouvoirs publics, …).

Le conseil de chapelle se réunit au moins une fois par mois et toutes les fois que le curé de la cathédrale, le délégué à la liturgie ou le DG à la musique l’estimeront nécessaire.


Une équipe d’organistes dans un protocole renouvelé

Idée générale : Affirmer que l’ensemble des cinq organistes forment une équipe homogène dans laquelle chacun est affecté, non pas à un instrument particulier, mais à l’activité liturgique (et culturelle) du lieu. A ce titre, tous portent le titre d’ « organiste titulaire de la Cathédrale de Rennes ». L’équipe est animée et conduite par un coordinateur désigné par le curé de la cathédrale sur proposition du DG à la musique.

Le coordinateur a pour mission le bon ordre des plannings de service et une charge de représentation partout où l’équipe d’organistes est appelée à l’être (conseil de la chapelle, AOR, APO35, Orgue et liturgie 35, partenariats publics …). Il exerce sa responsabilité en lien étroit avec le DG à la musique. Il fait, de droit, partie du conseil de chapelle.


Un dispositif vocal à repenser en fonction de l’existant

Plusieurs aspects à prendre en compte :

1/ L’existant : la chorale paroissiale d’adultes, les actuels enfants « maîtrisiens » venus de Notre Dame Vieux Cours ou d’ailleurs (Saint-Vincent, notamment).

2/ Évolution du partenariat avec Notre Dame du Vieux Cours : Un partenariat à approfondir et à renforcer, voire même à croiser avec un autre partenariat naturel avec Saint-Vincent

3/Les besoins pastoraux existants ou à explorer en fonction des lieux (voir plus haut)

4/La recherche de complémentarité dans le paysage liturgico-musical du diocèse : par exemple, combler le manque d’une liturgie grégorienne en rite ordinaire dans le diocèse.

5/L’illustration patrimoniale des lieux chargés d’histoire (par exemple, tradition mariale de Saint-Sauveur, etc…)

Par ailleurs, je propose qu’il soit procédé par le Conseil de Chapelle à une exploration approfondie des liens possibles avec l’Ecole de chant choral de Saint-Vincent, en tant que contributeur à la liturgie-cathédrale dans le respect du concept pédagogique de cette école (Prolongement du Chœur de chapelle existant par un « chœur-cathédrale »)

Une cellule répertoire/création liturgique

Cette cellule est animée par le DG à la musique de la cathédrale ; elle comprend au moins un membre du clergé de la cathédrale (ou un théologien) et deux musiciens compétents dans les domaines vocal et instrumental.

Cette cellule a la charge, en liaison avec les différents intervenants, d’établir à moyen et long terme l’ensemble des programmations liturgiques des célébrations (ce point la distingue de la commission diocésaine de répertoire). Son rôle peut se limiter, le cas échéant, à vérifier l’opportunité de programmations qu’elle n’établit pas elle-même, soit qu’elles émanent des responsables des chœurs, soit qu’elles viennent de l’extérieur (groupes, mouvements, ou dans le cadre d’autres situations comme les ordinations par exemple…)

Un recensement de la totalité de la programmation musicale de la Cathédrale devrait être tenu à jour au fil du temps sous forme informatique. Cette programmation pourrait être mise en ligne sur le serveur diocésain de musique liturgique.

NB : Il serait sans doute utile de prévoir qu’un des membres du Conseil de chapelle de la cathédrale soit membre de droit de la « commission diocésaine du répertoire», soit au titre d’une expertise musicale, théologique ou littéraire. Voir « La question du répertoire » ci-dessus).


DANS LA BOITE A OUTILS…


Un serveur internet :

•    Plate-forme d’infos diocésaines : calendriers des activités diocésaines et locales (ateliers/chantres, sessions chorales du chœur diocésain…)
•    Forum de discussions : Questions/réponses par les responsables habilités (comme cela se fait déjà dans certains diocèses)
•    Téléchargement des « valises pédagogiques » (centres instrumentaux et ateliers chantres)
•    Compte-rendu des rencontres, séminaires et réunions autour de la commission diocésaine de musique liturgique…
•    Boîte à idées … Expression ou description des « bonnes pratiques »
•    Téléchargement des références de répertoire (activité de la Commission diocésaine du répertoire »)

La conception et la mise en place d’un tel outil ne peut se faire qu’en lien avec la maison de la communication du diocèse.

Un centre de documentation :

Rendre accessible (en les réunissant en un même endroit) l’ensemble des fonds documentaires disponibles (et inaccessibles ou peu fréquentés)
Trouver un bénévole (jeune professionnel retraité(e) documentaliste…) qui sache réunir et piloter une petite équipe. Capacités informatiques indispensables …

On devrait pouvoir y trouver :

•    L’ensemble des organes de presse spécialisés en lien avec l’Eglise de France, notamment les revues : Collections EQC, Choristes, Voix Nouvelles, Fiches dominicales, Préludes (ANFOL) ; Ou encore, d’autres organes spécialisés comme Caecilia (Union Sainte-Cécile du diocèse de Strasbourg), Feu Nouveau (Belgique), La revue Laudem (Québec), Musica e Assemblea (Italie), Orgues Nouvelles, etc…
•    La Maison-Dieu (Numéros sur la musique), la Revue « Célébrer »
•    Le classement des « Promotions de chant » du SNPLS
•    Ouvrages de base sur la liturgie et la musique liturgique …
•    Un poste informatique rendant consultable une base de données comprenant l’ensemble des partitions adoptées par le diocèse (ou étudiées par la Commission diocésaine du répertoire et les autres institutions diocésaines (maîtrises, école de chant choral, etc…)

Des événements festifs

La proposition d’événements festifs réguliers a pour objectif de créer un ciment entre les divers acteurs de la musique liturgique, rendre visible le travail et les bonnes initiatives, être l’occasion de rencontres et d’échanges fructueux
Il importe de veiller à une forme de régularité des évènements festifs, quelle qu’en soit la périodicité. Dans ce domaine, il existe de bonnes routines !

Propositions :

1.    Une rencontre annuelle de chant choral par pays ou regroupement de pays (4 zones), rencontre culminant par une célébration présidée (liturgie des heures, célébration eucharistique, autres…)

2.    Une biennale, rassemblant les 4 choeurs de Pays autour d’un thème (un compositeur de musique liturgique majeur, un temps liturgique, une fête liturgique, un répertoire spécifique etc…) ou d’une grande œuvre (« Messe de la Pentecôte » de Christian Villeneuve, une Cantate de Marcel Godard ou de Jacques Berthier…) préparée en amont et mise en commun le jour J… Cette rencontre, organisée sur une journée entière a essentiellement une dimension pédagogique, notamment dans le domaine de la culture musicale liturgique.

3.    Fête (Faites) de la musique liturgique : pendant la soirée du samedi ou l’après midi du dimanche le plus proche de la Sainte-Cécile (22 novembre), tous les musiciens liturgiques du diocèse (sans exclusive de niveau, de statut, de pratique personnelle ou collective) se manifestent dans leur lieu d’affectation ou un autre lieu propice de la paroisse et donnent libre cours à leur talent, portes ouvertes non-stop et ouvertes à tous ceux qui souhaitent, sur le modèle de la Fête (républicaine !) de la musique du 21 juin.
C’est l’occasion pour les chorales de recruter (avant le début de l’année liturgique) ; l’occasion aussi de se souhaiter une bonne année liturgique qui commence quelques jours après.

4.    Une journée de l’orgue en mai, en réponse à l’appel de la toute nouvelle association nationale « Orgue en France ». L’occasion de faire entendre librement et de faire visiter les instruments quand c’est possible… (NB : A Rennes, ce type de visites est organisé chaque année à l’occasion des « Estivales » (concerts d’orgue) avec succès avec la collaboration de l’Office du Tourisme.)

Cela peut être aussi pour les jeunes organistes d’une première manifestation publique !

L’implication totale de l’APO 35 semble indispensable pour la réussite d’une telle manifestation.

Une dernière proposition…


Le PARLEMENT de la musique liturgique


Il s’agit d’une instance générale qui réunirait une fois par an (fin juin/début juillet) pendant une journée entière, sous la présidence de l’évêque en charge de la liturgie, tous les responsables de la musique liturgique à quelque niveau que ce soit :

  • Responsables PLS,
  • Commission diocésaine de musique liturgique,
  • Responsables des choeurs de Pays, des ateliers/chantres de doyenné,
  • Cadres de l’Ecole instrumentale diocésaine, Bureau des associations partenaires du diocèse,
  • Responsable de la formation musicale des séminaristes…
  • et s’ils existent, les responsables musicaux de catéchèse, des principaux mouvements...

C’est une interface de dialogue pour tous les responsables qui ont à voir avec la musique liturgique.

A l’ordre du jour :
  • La parole de l’évêque sur la pastorale générale du diocèse (bilan et thématique d’année)
  • Bilan collectif partagé des actions de chaque secteur d’activité.
  • Les thématiques de l’année suivante, projets (débats)…
  • Forum d’informations partagées. Echange de documentation et circulation des idées.
  • Moment de convivialité

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