vendredi 27 avril 2012

Lecture du jour : la musique sacrée et Jean-Paul II (5)

7. Parmi les expressions musicales qui répondent le mieux aux qualités requises par la notion de musique sacrée, en particulier la musique liturgique, le chant grégorien occupe une place particulière. Le Concile Vatican II le reconnaît comme le "chant propre à la liturgie romaine" (17) auquel doit être réservée, à condition égale, la première place dans les actions liturgiques chantées qui sont célébrées en langue latine (18). Saint Pie X soulignait que l'Eglise l'a "hérité des pères antiques",  l'a  "jalousement conservé au cours des siècles dans ses codes liturgiques" et encore aujourd'hui le "propose aux fidèles" comme une forme qui lui est propre, en le considérant "comme le modèle suprême de la musique sacrée" (19). Le chant grégorien continue donc d'être aujourd'hui encore un élément d'unité de la liturgie romaine.
Comme saint Pie X en son temps, le Concile Vatican II reconnaît que "les autres genres de musique sacrée, mais surtout la polyphonie, ne sont nullement exclus des offices divins" (20). Il faut par conséquent veiller avec beaucoup de soin aux nouveaux langages musicaux, pour tenter de les amener à exprimer eux aussi les richesses inépuisables du Mystère présenté dans la Liturgie et favoriser ainsi la participation active des fidèles aux célébrations (21).
8. L'importance de conserver et d'enrichir le patrimoine séculaire de l'Eglise conduit à porter une attention particulière à une exhortation spécifique de la Constitution Sacrosanctum Concilium:  "Les Scholae cantorum seront assidûment développées" (22). L'Instruction Musicam sacram précise à son tour la tâche ministérielle de la schola:  "En raison du rôle liturgique qu'elle remplit, la chorale - ou la Chapelle musicale ou la Schola cantorum - mérite une attention particulière. Sa fonction a pris encore plus d'importance et de poids par suite des dispositions du Concile concernant le renouveau  liturgique.  Il lui revient en effet d'assurer la juste exécution des parties qui lui sont propres, selon les divers genres de chant, et d'aider la participation active des fidèles dans le chant. En conséquence:  [...] On aura une chorale, ou des chapelles, ou des Scolae cantorum et on les développera sérieusement, surtout dans les cathédrales et les autres églises majeures, dans les séminaires et les maisons d'études de religieux" (23). La tâche de la schola n'a pas été réduite:  elle remplit dans l'assemblée le rôle de guide et de soutien et, à certains moments de la Liturgie, possède son rôle spécifique.
De la bonne coordination de tous - le prêtre célébrant et le diacre, les servants de Messe, les officiants, les lecteurs, le psalmiste, la schola cantorum, les musiciens, le maître de chant, l'assemblée - naît ce juste climat spirituel qui rend la célébration liturgique véritablement intense, vécue et fructueuse. L'aspect musical des célébrations liturgiques ne peut donc être laissé ni à l'improvisation, ni à l'arbitraire des individus, mais doit être confié à une direction bien concertée dans le respect des normes et des compétences, fruit significatif d'une bonne formation liturgique.

Extrait du CHIROGRAPHE DU SOUVERAIN PONTIFE  JEAN-PAUL II POUR LE CENTENAIRE DU MOTU PROPRIO “PARMI LES SOLLICITUDES” SUR LA MUSIQUE SACRÉE  (2003) 

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