mercredi 25 avril 2012

Lecture du jour : la musique sacrée et Jean-Paul II (3)

3. En diverses occasions, j'ai moi-même rappelé la fonction précieuse et la grande importance de la musique et du chant pour une participation plus active et intense aux célébrations liturgiques (9), et j'ai souligné la nécessité de "purifier le culte d'erreurs de style, de formes d'expression médiocres, de musiques et de textes plats, peu adaptés à la grandeur de l'acte que l'on célèbre" (10), pour assurer la dignité et la beauté des formes de la musique liturgique.
Dans cette perspective, à la lumière du magistère de saint Pie X et de mes autres  Prédécesseurs, et en tenant compte en particulier des orientations du Concile Vatican II, je souhaite reproposer certains principes fondamentaux dans ce domaine si important de la vie de l'Eglise, afin que la musique liturgique réponde toujours davantage à sa fonction spécifique.
4. Dans le sillage des enseignements de saint Pie X et du Concile Vatican II, il faut tout d'abord souligner que la musique destinée aux rites sacrés doit avoir comme point de référence la sainteté:  de fait, celle-ci "sera d'autant plus sainte qu'elle sera en connexion plus étroite avec l'action liturgique" (11). C'est précisément pour cette raison que "non sans indistinction, tout ce qui est hors du temple (pro-fanum) est capable d'en dépasser le seuil" affirmait avec sagesse mon vénéré Prédécesseur Paul VI, en commentant un décret du Concile de Trente (12) et il précisait que "si elle ne possède pas à la fois le sens de la prière, de la dignité et de la beauté, la musique instrumentale et vocale se barre elle-même l'accès dans la sphère du sacré et du religieux" (13). D'autre part, la catégorie même de "musique sacrée" connaît aujourd'hui un élargissement de sa signification allant jusqu'à inclure des répertoires qui ne peuvent pas entrer dans la célébration sans violer l'esprit et les normes de la Liturgie elle-même.
La réforme opérée par saint Pie X visait spécifiquement à purifier la musique d'Eglise de toute contamination de la musique profane destinée à la scène, qui, dans de nombreux pays, avait entaché le répertoire et la pratique musicale liturgique. A notre époque également, il faut considérer avec attention, comme je l'ai mis en évidence dans l'Encyclique Ecclesia de Eucharistia, que toutes les expressions des arts figuratifs et de la musique ne sont pas en mesure "d'exprimer de manière adéquate le Mystère accueilli dans la plénitude de la foi de l'Eglise" (14). Par conséquent, toutes les formes musicales ne peuvent pas être considérées comme adaptées pour les célébrations liturgiques. 

Extrait du CHIROGRAPHE DU SOUVERAIN PONTIFE  JEAN-PAUL II POUR LE CENTENAIRE DU MOTU PROPRIO “PARMI LES SOLLICITUDES” SUR LA MUSIQUE SACRÉE  (2003) 


NDLR : Jean-Paul II tentait dans cette lettre de définir ce qu'est une musique propre à la liturgie et ce qui ne peut pas l'être. Pour lui, toutes les formes musicales ne sont donc pas acceptables pour le service de la liturgie. Elles ne se valent pas. Concrètement, il convient dès lors de s'interroger sur le point de savoir si les musiques utilisées dans nos célébrations répondent aux exigences de la liturgie. Ce travail n'est manifestement pas facile car il demande de regarder objectivement les musiques et les textes en ne nous laissant pas trop conduire par nos "sensibilités". Il n'y a bien évidemment pas de réponse unique et définitive. Je vous propose cependant de vous interroger sur les exemples suivants  :










 Le débat est ouvert...


Aucun commentaire: