Un membre de la Commission de pastorale sacramentelle écrit :
"Avant
de proposer, quelques réactions à l’audit effectué par Monsieur Jean-Michel
Dieuaide, je voudrais tout d’abord saluer le remarquable travail qui a été
effectué offrant, il me semble, un aperçu d’ensemble réaliste de la situation
de la musique liturgique dans notre diocèse et permettant la critique
constructive. Les propositions faites fournissent une base concrète pour la réflexion
commune et la relance d’une collaboration fructueuse entre les divers acteurs
musicaux du diocèse.
Dans
la limite de mes compétences et de ma connaissance du « terrain »,
j’ai retenu trois aspects de l’audit sur lesquels il me tient à cœur d’apporter
quelques éléments de réflexion personnelle :
- Équipes liturgiques
Le
fonctionnement (ou le dysfonctionnement) actuel des équipes liturgiques est
l’héritage d’un dispositif qui fonctionnait lorsque chaque clocher fonctionnait
de manière autonome. Il est évident qu’il faut aujourd’hui repenser à nouveau
frais la préparation de la liturgie dominicale en fonction du nouveau contexte
des paroisses de manière à ce qu’il y ait plus d’unité et une meilleure
coordination. Toutefois il faudra veiller à penser les choses dans le long
terme en regardant non seulement l’état des lieux aujourd’hui, mais encore ce
vers quoi s’oriente le diocèse à savoir les pôles eucharistiques dont la mise
en œuvre reste encore cependant largement inconnue.
Plusieurs
remarques à ce sujet :
Mobilité des acteurs et leur
mobilisation
Tout
cela implique certainement la mobilité plus grande des acteurs liturgiques. Mais
comment faire pour que ne s’en suive pas une démobilisation des communautés
locales qui ne verraient plus que rarement la messe célébrée dans leur clocher
et en seraient réduit à être uniquement « consommateurs » ?
Une spécialisation des acteurs
liturgiques par métier ?
Une
spécialisation des acteurs liturgiques par « métier » me semble une
bonne chose pour permettre une réflexion et une formation plus ciblée des
acteurs ainsi qu’un meilleur partage du champ des compétences. Sans multiplier
les catégories, on pourrait retenir les « métiers » suivants dont la
tradition est éprouvée et correspondent à des « ministères »
reconnus :
1)
Lecteurs
2)
Chantres et musiciens (à qui il reviendrait de proposer la programmation des
chants)
3)
Service de l’autel et de l’assemblée + régie
4)
Fleuristes.
Mais
il ne faudrait pas que cette « spécialisation » nuise à l’harmonie de
l’ensemble de l’action liturgique qui forme un tout. Une telle organisation
demande à ce que puissent fonctionner des réunions régulières (mensuelles, par
exemple) de préparation des liturgies dominicales ou exceptionnelles, avec une
réflexion cohérente sur l’ensemble d’un temps liturgique, présidées par le curé
de la paroisse, où se retrouvent tous les acteurs et où chacun puissent
s’écouter mutuellement selon leurs compétences. Il me semble que de telles
réunions devraient toujours commencer par un temps d’écoute de la Parole liée
au temps liturgique ou aux célébrations à préparer, ou un temps d’échange à
partir de tel ou tel aspect de la liturgie ou du temps liturgique (n° de la
PGMR, éléments marquants des formulaires liturgiques…) devrait être la base de
départ de ces réunions de travail. Chacun étant ensuite renvoyé à sa propre
compétence pour l’exécution du programme élaboré ensemble.
On
attend qu’une ou plusieurs paroisses se lancent dans l’expérimentation…
- Formation des acteurs liturgiques
Il
y a effectivement urgence dans la formation de tous les acteurs liturgiques
qui, pour beaucoup, n’ont pas les moyens suffisants pour discerner les choix à
faire en matière de liturgie ni pour accueillir et tirer parti de la richesse
de la liturgie telle qu’elle est donnée par l’Eglise (d’où cette recherche
perpétuelle du « nouveau » et de l’inédit).
Les
chantres ne sont pas seuls concernés. Ce qui est proposé à leur sujet en p.6 de
l’audit pourrait, dans le principe, convenir à chacun des différents
« métiers » (lecteurs, responsables du service de l’autel et de
l’assemblée, fleuristes liturgiques).
Il
me semble qu’il revient au service de Pastorale Liturgique et Sacramentelle de
mettre au point un plan de formation en ce domaine en veillant aussi à la
qualité de la formation liturgique en elle-même (Compréhension des différentes
parties de l’action liturgique et de leur articulation, notions suffisantes en
ce qui concerne l’année liturgique, le sens et la célébration de ses différents
cycles, etc.) qui pourrait être commune à tous. Il me semble aussi que les
personnes qui ont fait le CYFFAL sont toutes indiquées pour assurer cette
« formation de formateurs » dans les différents lieux du diocèse. Pour
ce faire, il faudra veiller à une relève suffisante de personnes formées au
CYFFAL.
Le
cadre de cette formation, par doyenné ou par pays est à envisager, selon
l’impact et les forces disponibles pour assurer ces formations. Il est certain
qu’il faudra un véritable effort pour remobiliser les personnes pour venir se
former au niveau du doyenné, terrain largement abandonné depuis quelques
années.
La
mise en œuvre de cette formation doit évidemment se faire en bonne coordination
avec le Service diocésain de Pastorale Liturgique et Sacramentelle.
Tout
cela demande aussi une réflexion sur la manière de former les assemblées
paroissiales elles-mêmes. Ceci est d’autant plus difficile dans les zones
rurales où ces assemblées sont très mouvantes et où toutes les paroisses ne
disposent pas d’une chorale capable d’entraîner le reste de l’assemblée et de
faire évoluer le répertoire.
- Commission diocésaine du répertoire musical liturgique
L’idée,
telle qu’elle est proposée, est excellente et suffisamment ouverte pour ne pas
donner l’impression de l’imposition contraignante d’un répertoire prédéfini. Si
les choix faits par la commission liturgique sont clairement motivés et
signifiés pour chaque chant, cela peut être aussi pour tous les acteurs
musicaux un outil de formation quant aux critères de discernement à adopter
pour le choix d’un répertoire paroissial.
Il
faudra seulement assurer la bonne relation de cette commission avec toutes les
instances capables de faire pénétrer de façon effective ce répertoire sur le
« terrain » (Ateliers liturgiques, Cathédrale, Ateliers de chantres
dans les doyennés, rencontres annuelles de chant choral par pays…) sans quoi le
travail serait inutile."
Monsieur Dieuaide répondra prochainement sur ce blog. Vous pouvez aussi réagir en nous écrivant.
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