Premier extrait d'un texte publié sur le site http://www.ceremoniaire.net/ par A. P., musicien, organiste, ancien responsable musical à S.Germain l'Auxerrois. Janvier 1999
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1)
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Tout
d'abord, il faut rappeler que le chant grégorien n'est pas l'oeuvre de
Saint Grégoire. Ce pape travailla à la restauration des livres
liturgiques et eut effectivement à travailler au chant qui accompagnait
les rites liturgiques à son époque. Cependant il mourut en l'an 604,
soit près de deux siècles avant la naissance du chant grégorien.
En
réalité - sauf quelques rares exceptions - on ignore les noms de ceux
qui participèrent à l'élaboration du répertoire grégorien : les
compositeurs sont demeurés anonymes.
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2)
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Le
chant grégorien n'a jamais été composé pour des moines mais pour des
chantres de cathédrale - qui en furent également les auteurs. Ces
derniers étaient à leur époque les plus grands spécialistes de l'art
musical et ils mettaient leurs compétences aussi bien artistiques que
pédagogiques au service de l'école de chant constituée autour des
principaux édifices cultuels (la Schola Cantorum).
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3)
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Le
chant grégorien n'a pas été chanté sans interruption jusqu'au moment du
Concile Vatican II : si certaines mélodies grégoriennes ont traversé
les âges, c'est pour servir de matière première à un style musical (en
général polyphonique) qui s'est rapidement éloigné de l'esprit originel
de cette musique. Le chant grégorien a ainsi été intégré thématiquement à
l'intérieur de langages musicaux ayant leur propre identité, mais il a
perdu la sienne. On trouve encore de nombreux exemples d'intégration de
thèmes grégoriens durant le XXe siècle, dans certaines oeuvres de Maurice Duruflé, Olivier Messiaen, etc.
En fait, dès le XIIe siècle, la décadence du chant grégorien comme art monodique autonome est en marche.
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4)
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Le
Concile Vatican II n'a jamais demandé l'arrêt de l'utilisation du chant
grégorien dans la liturgie romaine. Le texte de la Constitution sur la
Liturgie dit au contraire : « L'Église reconnaît dans le chant grégorien
le chant propre de la liturgie romaine ; c'est donc lui qui, dans les
actions liturgiques, toutes choses égales d'ailleurs, doit occuper la
première place ». (cf. art. 116).
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5)
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Enfin,
il ne reste pas que quelques nostalgiques et quelques partisans du
nirvana sur fond de musique « d'un autre âge » pour s'intéresser à ce
répertoire d'une valeur inestimable. En effet, pour peu que l'on veuille
bien s'éloigner des idées reçues, on peut y découvrir des trésors d'une
grande valeur pour notre XXe siècle finissant.
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C'est
munis de ces quelques précisions qu'il s'agit à présent de considérer
ce que peut représenter aujourd'hui le chant grégorien tant aux yeux des
musiciens - qu'ils soient croyants ou non - qu'aux yeux des fidèles
catholiques.
(La suite demain...) |
mardi 13 mars 2012
Lecture du jour : le chant grégorien, un chant d'avenir ? (1)
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