7. Parmi les expressions musicales qui répondent le
mieux aux qualités requises par la notion de musique sacrée, en
particulier la musique liturgique, le chant grégorien occupe une place
particulière. Le Concile Vatican II le reconnaît comme le "chant propre
à la liturgie romaine" (17) auquel doit être réservée, à condition
égale, la première place dans les actions liturgiques chantées qui sont
célébrées en langue latine (18). Saint Pie X soulignait que l'Eglise l'a
"hérité des pères antiques", l'a "jalousement conservé au cours des
siècles dans ses codes liturgiques" et encore aujourd'hui le "propose
aux fidèles" comme une forme qui lui est propre, en le considérant
"comme le modèle suprême de la musique sacrée" (19). Le chant grégorien
continue donc d'être aujourd'hui encore un élément d'unité de la
liturgie romaine.
Comme saint Pie X en son temps, le Concile Vatican II
reconnaît que "les autres genres de musique sacrée, mais surtout la
polyphonie, ne sont nullement exclus des offices divins" (20). Il faut
par conséquent veiller avec beaucoup de soin aux nouveaux langages
musicaux, pour tenter de les amener à exprimer eux aussi les richesses
inépuisables du Mystère présenté dans la Liturgie et favoriser ainsi la
participation active des fidèles aux célébrations (21).
8. L'importance de conserver et d'enrichir le patrimoine
séculaire de l'Eglise conduit à porter une attention particulière à une
exhortation spécifique de la Constitution
Sacrosanctum Concilium: "Les
Scholae cantorum seront assidûment développées" (22). L'Instruction
Musicam sacram précise à son tour la tâche ministérielle de la
schola: "En raison du rôle liturgique qu'elle remplit, la chorale - ou
la Chapelle musicale ou la
Schola cantorum - mérite une attention particulière. Sa fonction a
pris encore plus d'importance et de poids par suite des dispositions du
Concile concernant le renouveau liturgique. Il lui revient en effet
d'assurer la juste exécution des parties qui lui sont propres, selon les
divers genres de chant, et d'aider la participation active des fidèles
dans le chant. En conséquence: [...] On aura une chorale, ou des
chapelles, ou des
Scolae cantorum et on les développera sérieusement, surtout dans
les cathédrales et les autres églises majeures, dans les séminaires et
les maisons d'études de religieux" (23). La tâche de la schola n'a pas
été réduite: elle remplit dans l'assemblée le rôle de guide et de
soutien et, à certains moments de la Liturgie, possède son rôle
spécifique.
De la bonne coordination de tous - le prêtre célébrant
et le diacre, les servants de Messe, les officiants, les lecteurs, le
psalmiste, la
schola cantorum, les musiciens, le maître de chant, l'assemblée -
naît ce juste climat spirituel qui rend la célébration liturgique
véritablement intense, vécue et fructueuse. L'aspect musical des
célébrations liturgiques ne peut donc être laissé ni à l'improvisation,
ni à l'arbitraire des individus, mais doit être confié à une direction
bien concertée dans le respect des normes et des compétences, fruit
significatif d'une bonne formation liturgique.
Extrait du CHIROGRAPHE DU SOUVERAIN PONTIFE JEAN-PAUL II POUR LE CENTENAIRE DU MOTU PROPRIO “PARMI LES SOLLICITUDES” SUR LA MUSIQUE SACRÉE (2003)
Extrait du CHIROGRAPHE DU SOUVERAIN PONTIFE JEAN-PAUL II POUR LE CENTENAIRE DU MOTU PROPRIO “PARMI LES SOLLICITUDES” SUR LA MUSIQUE SACRÉE (2003)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire