5. Un autre principe énoncé par saint Pie X dans le Motu proprio
Parmi les sollicitudes, un principe qui est d'ailleurs intimement
lié au précédent, est celui de la beauté formelle. Il ne peut y avoir
de musique destinée à la célébration des rites sacrés qui ne soit
d'abord de l'"art véritable", capable de posséder cette efficacité "que
l'Eglise souhaite obtenir en réservant une place dans sa liturgie à
l'art musical" (15).
Mais cette qualité, toutefois, ne suffit pas en
elle-même. La musique liturgique doit en effet répondre à certaines
conditions spécifiques: l'adhésion totale aux textes qu'elle présente,
l'harmonie avec le temps et le moment liturgique auquel elle est
destinée, la juste correspondance avec les gestes proposés par le rite.
Les divers moments liturgiques exigent en effet une expression musicale
qui leur soit propre, visant à chaque fois à faire apparaître la nature
propre d'un rite déterminé, soit qu'il proclame les merveilles de Dieu,
soit qu'il manifeste des sentiments de louange, de supplication voire de
tristesse pour l'expérience de la douleur humaine, une expérience que
la foi ouvre toutefois à la perspective de l'espérance chrétienne.
6. Le chant et la musique requis par la réforme
liturgique - il est bon de le souligner - doivent également répondre
aux exigences légitimes de l'adaptation et de l'inculturation. Il est
toutefois clair que toute innovation dans cette matière délicate doit
respecter des critères précis, tels que la recherche d'expressions
musicales qui répondent au besoin d'impliquer l'assemblée tout entière
dans la célébration et qui évitent, dans le même temps, de céder à la
légèreté et à la superficialité. Il faut également éviter, en principe,
les formes d'"inculturation" de type élitiste, qui introduisent dans la
Liturgie des compositions anciennes ou contemporaines qui ont sans doute
une valeur artistique, mais s'autorisent un langage qui est
incompréhensible au plus grand nombre.
Extrait du CHIROGRAPHE DU SOUVERAIN PONTIFE JEAN-PAUL II POUR LE CENTENAIRE DU MOTU PROPRIO “PARMI LES SOLLICITUDES” SUR LA MUSIQUE SACRÉE (2003)
NDLR : Et la musique bretonne, c'est de l'inculturation ?
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